Cinquante ans…
Vous le trouvez sans doute un peu vieillot, un peu simpliste, trop rustique, trop attaché à ses principes... mais ceux qui l'ont connu à ses débuts pourraient vous raconter une toute autre histoire. |
Le chantier de Meulan dans les années 60.
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extraits de la revue Bateaux (Février 1997)
La Révolution de la voile pour tousAvec son concept simpliste, un bateau pour le prix de deux vélos, le Vaurien a constitué un véritable phénomène de société. Et sa carrière n'est toujours pas terminée... Sa longueur, 4,08 m, est déjà une signature. C’est après la guerre, la longueur maximale des feuilles de contre-plaqué disponibles. Philippe Vianney recherche, pour son école des Glénans, un bateau le moins cher possible. Pour un dériveur, le prix de deux bicyclettes lui semble correct. Le Vaurien vaudra donc 55000F en 1952. Une gageure par rapport aux 250 000 F que coûte alors le Sharpie 9 m². Le premier Vaurien est construit dans le salon parisien de Philippe Vianney, et son nom choisi en hommage au chien de la maison. Jean-Jacques Herbulot, convaincu que, pour en réduire le coût, il faut le construire en grande série, veut en réaliser au moins 200. Un chiffre ahurissant au début des années 50, les bateaux étaient alors construits à l’unité. II réussit à convaincre le chantier Costantini, moyennant un partage de l'investissement. Rapidement apparaissent des divergences sur les méthodes de construction, et l’architecte prend le parti d'agréer un certain nombre de chantiers, parmi lesquels on peut citer Bonin ou Aubin. Le Vaurien sort rapidement de sa vocation première de bateau école économique, pour connaître un succès inégalé auprès des particuliers, avec au total 35 677 numéros de voile attribués par la classe. Très dynamique, cette dernière organise des régates réunissant souvent plus de 50 ou 60 bateaux. En 1965, le dériveur fétiche du contre-plaqué s'est converti au polyester aux Ateliers Maritimes Croisicais. II est toujours construit en Espagne et en France (par le chantier Bihoré au Croisic), alors qu'un fabricant italien est resté, lui, fidèle au contre-plaqué. Aujourd'hui, l'As. Vaurien vend chaque année une quinzaine de plans destinés à la construction amateur. Elle aide ces derniers à se procurer au meilleur prix voiles, gréement ou accastillage. L’association estime que, pour naviguer sur un bateau neuf de sa construction, il faut dépenser entre 3000 f et 45000 f, plus 6000 f pour le jeu de voiles et le gréement. On peut également acquérir un Vaurien d'occasion, ce qui ramène le montant de l’investissement à environ 7000F. Ainsi, quelque quarante-cinq ans après sa création, ce dériveur reste toujours fidèle à sa vocation première. |
Les Vauriens en plastique Aujourd'hui, la production est confidentielle et ne concerne plus que les flottes pour les écoles de voile ou les clubs. Spair Marine a débuté la construction des Vaurien en polyester à la fin des années 60, puis Bihoré à partir de 1971. Ce chantier croisicais en a produit quelque 2 700 exemplaires en 25 ans, dont 2 en 1996. Au cours de la décennie 80, Bihoré proposait trois versions: un Vaurien "compétition ", avec une coque allégée, une version standard et une version pour les écoles de voile, avec coque renforcée dans les fonds ou sur les plats-bords. |
Article publié …dans TOURING PLEIN AIR (n° 369)Il y a quelques années, une revue spécialisée titrait : "Le Vaurien, un bateau sans histoire, qui a déjà son histoire". Ce pourrait être le titre de cet article en 1981. Le Vaurien continue à être un bateau sans histoire mais son histoire est notablement plus longue. Ils étaient un peu fous, vers les années 50, ces Jean-Jacques Herbulot, Philippe Viannay, Alain Coyaud de croire que l'on pouvait rendre populaire le sport de la voile. Non seulement ils le croyaient, mais ils passaient à l'action et lançaient sur un marché qui n'existait que d'une façon potentielle, un bateau de 4,08 mètres,,, pesant moins de 100 kg, construit en contre-plaqué et valant 550 fr : le prix d'une bicyclette. Les commodores de l'époque, sous leur casquette et leur blazer, ont subi des tourments, eux qui dirigeaient, qui contrôlaient pourrait-on dire, des clubs fermés, sélects, dans lesquels on n'entrait souvent que par parrainage. Oui, c'était des fous ceux-là qui voulaient mettre la voile à la portée de tous, en faire un sport populaire, au sortir de ces années de guerre. Mais tout le monde avait soif de loisirs et d'évasion et une brèche avait été ouverte par où s'est engouffré le monde des pratiquants, qui sont aujourd'hui plusieurs centaines de milliers. Léger, bon marché, le Vaurien s'empare des quelques écoles de voile de l'époque, permet d'en fonder de nouvelles, créant sa propre pédagogie, grâce à ses qualités nautiques. Il est facile à transporter (on peut le mettre sur une remorque accrochée à la voiture : la 4 CV a connu le même engouement) et on prend l'habitude de se retrouver dans des régates qui groupent 30, 40, 50 bateaux, du jamais vu ! "La voile n'est plus l'affaire de quelques fortunés, mais une affaire nationale et démocratique, qui est tout à fait bonne", déclarait M. Xavier de Roux, Président de la Fédération Française de Voile, en 1973. Le "boum" des vingt premières années s'est un peu calmé. D'autres séries : Mirror, Laser, 420, 470 ont connu des développements identiques, et plus récemment la planche à voile, qui semble tout balayer sur son passage, mais le Vaurien a toujours ses "fans", confiants dans les qualités de cet excellent outil d'école et de compétition. "Leur état d'esprit s'apparente à celui du randonneur, celui qui par amour de la nature et de l'effort part à pied à travers les forêts, en vélo sur les petites routes, à ski sui les pentes vierges. Le Vaurienniste aime le bateau, la voile, son plan d'eau" (J.M. Barrault - l'Aurore 2 avril 1970). L'évolution du Vaurien s'est faite lentement, pour éviter la course à l'accastillage et rester fidèle à ses objectifs initiaux. Depuis quelques années, la construction amateur a donné une. nouvelle impulsion à la série et Jean-Jacques Herbulot soucieux de l'avenir de son enfant chéri, a mis au point un mode de construction original dit "composite" : bois plastifié, qui est à la, portée de celui qui sait se servir d'une règle et d'une scie et qui ne dispose pas d'une fortune pour acheter un bateau sophistiqué. Pour quelques 4.500 F et un peu de sueur, il pourra rivaliser en compétition avec les meilleurs, ou se mêler à la foule des promeneurs en quête d'évasion. L'histoire du Vaurien est une belle histoire, qui ne finit pas, c'est un feuilleton, que l'on suit. avec. passion, qui se termine toujours par … "La suite au prochain numéro".
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Le chantier de Meulan dans les années 60
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extraits de la revue Bateaux (Février 1997)La Révolution de la voile pour tous
Avec son concept simpliste, un bateau pour le prix de deux vélos, le Vaurien a constitué un véritable phénomène de société. Et sa carrière n'est toujours pas terminée...'Sa longueur, 4,08 m, est déjà une signature. C’est après la guerre, la longueur maximale des feuilles de contre-plaqué disponibles. Philippe Vianney recherche, pour son école des Glénans, un bateau le moins cher possible. Pour un dériveur, le prix de deux bicyclettes lui semble correct. Le Vaurien vaudra donc 55000F en 1952. Une gageure par rapport aux 250 000 F que coûte alors le Sharpie 9 m².Le premier Vaurien est construit dans le salon parisien de Philippe Vianney, et son nom choisi en hommage au chien de la maison. Jean-Jacques Herbulot, convaincu que, pour en réduire le coût, il faut le construire en grande série, veut en réaliser au moins 200. Un chiffre ahurissant au début des années 50, les bateaux étaient alors construits à l’unité. II réussit à convaincre le chantier Costantini, moyennant un partage de l'investissement. Rapidement apparaissent des divergences sur les méthodes de construction, et l’architecte prend le parti d'agréer un certain nombre de chantiers, parmi lesquels on peut citer Bonin ou Aubin. Le Vaurien sort rapidement de sa vocation première de bateau école économique, pour connaître un succès inégalé auprès des particuliers, avec au total 35 677 numéros de voile attribués par la classe. Très dynamique, cette dernière organise des régates réunissant souvent plus de 50 ou 60 bateaux.
En 1965, le dériveur fétiche du contre-plaqué s'est converti au polyester aux Ateliers Maritimes Croisicais. II est toujours construit en Espagne et en France (par le chantier Bihoré au Croisic), alors qu'un fabricant italien est resté, lui, fidèle au contre-plaqué. Aujourd'hui, l'As. Vaurien vend chaque année une quinzaine de plans destinés à la construction amateur. Elle aide ces derniers à se procurer au meilleur prix voiles, gréement ou accastillage. L’association estime que, pour naviguer sur un bateau neuf de sa construction, il faut dépenser entre 3000 f et 45000 f, plus 6000 f pour le jeu de voiles et le gréement. On peut également acquérir un Vaurien d'occasion, ce qui ramène le montant de l’investissement à environ 7000F. |
Ainsi, quelque quarante-cinq ans après sa création, ce dériveur reste toujours fidèle à sa vocation première.
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Article publié …dans TOURING PLEIN AIR (n° 369)
Il y a quelques années, une revue spécialisée titrait : "Le Vaurien, un bateau sans histoire, qui a déjà son histoire". Ce pourrait être le titre de cet article en 1981. Le Vaurien continue à être un bateau sans histoire mais son histoire est notablement plus longue.
Ils étaient un peu fous, vers les années 50, ces Jean-Jacques Herbulot, Philippe Viannay, Alain Coyaud de croire que l'on pouvait rendre populaire le sport de la voile. Non seulement ils le croyaient, mais ils passaient à l'action et lançaient sur un marché qui n'existait que d'une façon potentielle, un bateau de 4,08 mètres,